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Service de pollinisation

La pollinisation est un service de régulation essentiel au fonctionnement des écosystèmes. Elle consiste en la fécondation des plantes à fleurs et est à la base du maintien et de la diversification des populations.

Les écosystèmes maintiennent les conditions nécessaires à la survie et la reproduction des êtres vivants. Ils assurent la pollinisation, la dispersion des graines, le maintien des habitats, le contrôle biologique des ravageurs en agriculture et en sylviculture, la régulation des maladies humaines, la fertilité des sols, ... A ce jour, seul le service de pollinisation est mesuré en partie par l’outil.

La pollinisation est un service de régulation essentiel au fonctionnement des écosystèmes. Elle consiste en la fécondation des plantes à fleurs et est à la base du maintien et de la diversification des populations. De nombreux bénéfices sont tirés de ce service, tels que la production de denrées alimentaires (les fruits, le miel, ...) et autres produits d'origine végétale (biocarburants, matériaux de construction, médicaments,...) ainsi que le maintien de paysages diversifiés et d'une biodiversité végétale d'intérêt patrimonial.

Informations requises :
  • Nombre d'hectares de cultures à faible, moyenne et forte intensité de pollinisation dans un rayon de 1 km du site
  • Nombre d'hectares d'habitats à faible, moyenne et forte teneur en insectes dans la zone d'étude.

Description

La valeur de ce service peut être évaluée à l'aide de méthodes plus ou moins intégratives qui tiennent compte par exemple de la richesse ou l'abondance estimées ou mesurées en pollinisateurs ou en plantes mellifères, de la part de la production agricole sensible au déclin des abeilles, des pratiques culturales utilisées, de la présence d'éléments paysagers d'intérêt pour les pollinisateurs,...

La spécificité de chacun des projets au regard de ces informations rend l’analyse quantitative et monétaire très hasardeuse. Seule une appréciation qualitative est faite de ce service.

La fourniture du service écosystémique de pollinisation est déterminée par la présence d'habitats adaptés aux insectes pollinisateurs. L'évaluation qualitative est donc basée sur l'aptitude de l'écosystème à héberger des insectes et la présence de cultures pollinisatrices.

Le logiciel NVE estime d’une part la présence potentielle d’insectes pollinisateurs sur base de l’attractivité des éléments de l’occupation des sols pour leur cycle de vie (facteur de l’offre) et d’autre part les besoins des cultures en matière de pollinisation (facteur de la demande).

Les éléments suivants sont pris en compte pour l’attribution des scores par catégorie d’occupation des sols – facteur de l’offre :

  • Des habitats plus ouverts (bruyère, prairies naturelles, arbustes), une végétation fleurie (par exemple bruyère, robinier, ...) se voient attribuer un score maximal de 5. Les systèmes productifs et les surfaces pavées ont un score minimal de 1.
  • La présence de bords de routes, d'éléments paysagers à petite échelle, de végétation basse et haute dans la ville, d'autre part, sont également important comme zones refuges et ont dès lors un score de 5.

En ce qui concerne l’attribution de valeurs aux cultures agricoles – facteur de la demande - , une analyse pour chaque type de culture a été réalisée. Les cultures qui n'ont pas besoin de pollinisation reçoivent un score de 1 tandis que les cultures très attractives reçoivent un score de 5.

Une distance tampon de 1 km est considérée pour évaluer l’offre : c’est bien l’occupation du sol dans le projet et dans cette distance tampon qui est considérée. On considère en effet que c’est la distance qu’un insecte pollinisateur est en mesure de parcourir pour rendre le service de pollinisation.

La combinaison de l’offre (score 1 - dépendante des types d’occupation du sol dans le projet) et de la demande (score 2 - disponibilité de cultures agricoles ayant besoin de pollinisateurs) dans un rayon de 1km du site du projet fournit la note finale pour l'évaluation qualitative.

Points d’attention

Parmi les points d’attention et les limites, citons notamment :

  • le fait que les classements des espèces dans la carte de l’occupation du sol sont relativement peu fiables pour distinguer de manière précise les zones réellement attractives pour les insectes,
  • le fait que ces dynamiques dépendent fort des conditions locales, notamment d’ensoleillement,
  • le fait que tous les pollinisateurs n'ont pas les mêmes besoins, ou que certains pollinisateurs sont spécifiques à certains types de cultures.

Il serait sans doute intéressant à nouveau de comparer les résultats de l’outil avec les données en provenance de :

  • l’atlas de la flore,
  • données des mesures agri environnementales ciblées sur les pollinisateurs.

Les chiffres clés à utiliser

Tableau: Score de demande en pollinisation pour les cultures situées dans un rayon de 1km aux alentours de la zone d’étude score (score de la demande)

Type de cultureScore de la demande en pollinisation*
Faible besoin de pollinisationTrèfle des prés2
Mélange de graminées et de légumineuses2
Oléagineux sauf colza2
Plantes ornementales en pleine terre2
Trèfle annuel2
Noisettes2
Demande moyenne de pollinisationPois et haricots3
Autres légumineuses, sauf trèfle annuel3
Colza oléagineux et colza navette3
Fraise3
Forte demande de pollinisationCultures fruitières annuelles, à l'exception des fraises4
Tournesol4
Très forte demande de pollinisationCultures fruitières pérennes5
Courgettes/potirons5

*les autres cultures reçoivent une valeur de 1

Tableau: score de disponibilité des écosystèmes pour les insectes (score de l’offre)

Type d’utilisation des solsScore de disponibilité*
Forêts, prairies d’intérêt pour la biodiversité, landes et broussailles, zones humides, petits éléments du paysage,5
Utilisation urbaine des terres, pâturages, terres cultivées, rivières et eaux stagnantes, zones sans végétation ou à végétation clairsemée.1

Tableau: Score d'adéquation de l'écosystème pour les insectes (score détaillé)

Types d’habitatsScore de disponibilité*
Très forte présence potentielle d’insectes (landes, vergers, chemins creux, pépinières).5
Forte présence potentielle d'insectes (résineux, hêtraies à jacinthes, bords de routes, bords de champs avec végétation de prairie, haie, alignements d'arbres, lisière de bois).4
Présence potentielle d’insectes (broussailles et buissons)3
Faible présence potentielle d’insectes (prairie, végétation de bruyère, accotements, bords de champs ou pentes avec cette végétation, autres forêts de vallées, de marais et de tourbières ; forêt de chênes et de charmes, autres hêtraies, parcs, prairies humides et prairies maigres, végétation pionnière et prairies à diversité biologique, complexe de prairies avec de nombreux fossés et/ou reliefs)2

*les autres milieux recoivent un score de 1

Pour obtenir le score total sur 10, ajoutez le score de l'aptitude (Tableau) au score des cultures nécessitant une pollinisation (Tableau).

Traduction sous forme d’indicateur

L'indicateur est le nombre d'hectares de culture qui dépendent de la pollinisation dans la zone d’étude.

Exemple de calcul

Nous partons d'un projet de développement de la nature dans lequel une prairie de 150 ha sera aménagée en 50 ha de forêt, 50 ha de prairie naturelle et 50 ha de marécage avec des mares. Dans un rayon de 1 km autour de la zone, il y a 250 ha de terres arables dont 100 ha de colza et 150 ha de légumineuses (autres que le trèfle). Le reste est constitué de pâturages, de forêts et de bâtiments (500 ha).

Facteur de la demande : le besoin de pollinisation est égal à 1,7 ((100 x 3 +150 x 3 +500 x 1)/750).

Facteur de l’offre : L'adéquation de l'habitat est égale à 1 pour le scénario actuel et à 5 pour le scénario futur.

Score qualitatif pour le scénario actuel = 2,7 et pour le scénario futur 6,7.

Au total, 250 ha de terres arables dépendent de la pollinisation dans le rayon de 1km autour de la zone du projet.