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Matériaux

Production de bois

Description

Le service « bois » comprend tout produit ligneux utilisé comme matériau de construction, de structure, pour l'ameublement, la production de papier, d'emballages, d'ustensiles de cuisine, d'instruments de musique, de jeux, etc. à l'exception du bois énergie. Ce service inclut les planches, les allumettes, le papier, les poteaux et piquets, les panneaux tels que le MDF (panneaux de fibres de densité moyenne), les cartons, les poutres, les châssis, les meubles, les instruments de musique, jeux, appareils et ustensiles en bois, les tonneaux, ...

Information requise :
  • Nombre d'hectares de forêt, répartis par essence : essence dominante ou mélange, au choix : hêtre, peuplier, bouleau, chêne, érable, frêne, orme, forêt alluviale, autres feuillus/mixtes, sapin, pin sylvestre, mélèze, épicéa commun, pin d'Autriche, pin de Corse, Douglas, autres conifères/mixtes, forêt mixte. Pour la situation actuelle, cette donnée se base en Wallonie sur la carte de répartition des principales essences forestières (Gembloux Agro bio tech, Forest is Life).
  • La texture du sol, la classe de drainage et le développement du profil du sol forestier peuvent être trouvés dans la cartographie de la carte des sols de la Belgique (https://geoportail.wallonie.be/catalogue/38c2a87e-d38a-4359-9899-9d4a6b9f0c2a.html). Ces données cartographies peuvent également être consultées dans l'onglet scénario et l'onglet mesures de l'outil web. La source authentique reste néanmoins celle disponible sur le géoportail.
  • Carte des types de propriétaires : couche disponible sur Walonmap : limites administratives du DNF (SPW).

Evaluation qualitative

Cette évaluation se traduit en un score de qualité allant de 1 à 10. La valeur de 1 signifiant qu’on est en présence d’une occupation du sol différente de la forêt, puis on a 5 classes de conditions pour la croissance en forêt (2, 4, 6, 8, 10).

Pour cette évaluation, seules sont prises en compte l’essence et l'adéquation du sol à cette essence. L’adéquation du sol est évaluée sur base de la combinaison texture, profil et classe de drainage du sol. Cette classification d’adéquation des essences en fonction des sols provient de la base de données BOBO (Bodemgeschiktheid Bosbomen - Adéquation des sols des arbres forestiers; http://www.inbo.be/) qui indique l'adéquation de quelques 35 espèces d'arbres sur tous les sols en Flandre en indiquant cinq scores, allant d'inadapté à très approprié. Pour les forêts mixtes où l'espèce dominante est l'une des espèces répertoriées, les chiffres sont ceux de l’espèce dominante. Pour les mélanges entre espèces, c’est une moyenne des scores qui est utilisée. Pour les espèces non spécifiées ou les mélanges d'arbres à feuilles caduques, le score moyen des espèces d'arbres à feuilles caduques est utilisé sur le type de sol donné. Pour les autres espèces ou mélanges de conifères, c’est la même logique avec une valeur moyenne des espèces de conifères dans un type de sol donné. Pour une forêt mixte (conifères et feuillus sans dominance de l'une ou de l'autre), la moyenne de toutes les essences est utilisée.

Evaluation quantitative :

L’évaluation quantitative évalue uniquement la production de bois rond et se base sur les tables de production produite par l’université de Wageningen aux Pays-Bas. Ces tables sont utilisées pour calculer des volumes potentiels de bois par essence par classe de croissance (groeiklass – qui sont reliés à l’adaptation de l’essence à la station – voir évaluation qualitative ci-dessus) en supposant que le volume récolté est celui qui est obtenu quand l’accroissement moyen est maximal pour la période. Cette valeur totale de bois sur pied est ensuite divisée par le nombre d’années du peuplement pour obtenir un volume par ha et par an. Cette valeur est donc une valeur théorique hors éclaircie - les volumes exportés en éclaircie n’entrent pas dans le calcul des volumes qui ne considère que le volume du peuplement sur pied à « maturité ». Deux valeurs de terme d’exploitabilité sont considérées : une valeur minimale et une valeur maximale. Par facilité, la valeur minimale est attribuée aux forêts privées et la valeur maximale aux forêts publiques.

Ces volumes ‘potentiels’ définis sont ensuite multipliés par un « facteur de récolte » qui tient compte du fait que l’exploitation ne se fait pas automatiquement par coupe à blanc et que seule une partie de ce volume potentiel sera effectivement prélevé. Par défaut, le facteur de récolte est fixé à 0.7 en forêt publique et à 0.6 en forêt privée.

Le service de production de bois final en m³.ha-1.an-1 peut donc être estimé selon la formule implémentée dans NVE à :

Production de bois=VatF\dfrac{V_a}{t}*F

Où :

  • VaV_a : volume du peuplement sur pied à accroissement moyen maximal entre périodes, variable en fonction de l’aptitude (a) de l’essence à la station,
  • t : durée en années écoulées entre la plantation et la récolte (valeurs minimale et maximale fixées par essence, la valeur minimale correspondant aux forêts privées, la valeur maximale aux forêts publiques),
  • F : facteur de récolte constant fixé à 0,7 pour les forêts publiques et à 0.6 pour les forêts privées.

Evaluation monétaire

Les prix ont été déterminés sur la base des résultats de vente de bois dans les forêts publiques en Flandre pour 2014. Les prix n'étaient disponibles que par lot, de sorte que le prix par essence et par classe de circonférence a été dérivé via un modèle statistique.

Les chiffres à utiliser

Les chiffres détaillés dans les paragraphes précédents sont combinés dans un tableau consultable sur le site de l’outil, dans la rubrique « documents de référence ». Dans l'outil, ces valeurs sont automatiquement recherchées sur la base des espèces et des types de sols dans la zone d’étude.

Pour chaque combinaison de sols x essence, un score qualitatif, une quantité et une valeur peuvent être dérivés. Le Tableau montre un extrait de ce tableau.

Tableau: Extrait de la table de données pour l’évaluation du service de production de bois (source : Liekens, Smeets, et Staes 2018)

EssencesolscoreVolume moyen sans éclaircie en forêt privée (m³/ha.an)Volume moyen sans éclaircie en forêt publique (m³/ha.an)Valeur (€/m³) forêt privéeValeur (€/m³) forêt publique
FagusAAx221.55055.5
FagusAba1042.317675.9
FagusAbB1042.317675.9
FagusAbc83.62.1136.869.3
FagusAbp1042.317675.9
FagusAbx1042.317675.9
FagusAca1042.317675.9
FagusAcc83.62.1136.869.3
FagusAcp1042.317675.9
FagusADa83.62.1136.869.3
FagusAde63.21.9118.4115.9

La quantification et l'évaluation dans ces tableaux sont basées sur l'accroissement. Différents facteurs de récolte sont utilisés en fonction de la gestion. Le facteur de récolte dans les forêts publiques est fixé à 0,70 sur la base de chiffres historiques, tandis que le facteur de récolte dans les forêts privées est fixé à 0,60.

Formule : évaluation quantitative : quantité de bois (m³ d'accroissement/ha.an) x facteur de récolte x nombre d'ha= m³/an

Evaluation monétaire : valeur du bois (€/ha.an) x facteur de récolte x nombre d'ha = €/an

Tableau: Prix de vente des grumes sur pied (moyenne sur les classes de circonférence, prix 2020)

Essence€/m³
Hêtre55
Pin sylvestre38
Peuplier40
Érable25
Aulne20
Bouleau20
Frêne commun45
Chêne sessile85
Chêne pédonculé85
Chêne commun60
Autres feuillus30
Mélèze50
Epicéa de Norvège40
Pin de Corse50
Sapin de Douglas55
Conifères autres ou mélangés35
Forêt mixte40

Traduction sous forme d’indicateur

L'indicateur est le montant total de la production de bois en m³. C’est donc la valeur de l'évaluation quantitative qui est utilisée.

Exemple de calcul

Une superficie de 50 ha sous sa forme actuelle comprend 25 ha de pâturages, 20 ha de terres arables et 5 ha de landes. L'objectif est de transformer cette zone en une réserve naturelle variée avec des forêts (25 ha), des prairies riches en fleurs et en espèces (20 ha) et des landes (5 ha). Cette forêt sera principalement composée de hêtres et sera gérée par les pouvoirs publics. Le sol est constitué de limon (A), qui est fortement drainé (classe de drainage b) et d'un profil à texture B horizontale (sol lessivé) (développement du profil a).

Appréciation qualitative

La zone actuelle n'a pas de forêt et obtient la cote 1. La forêt dans la zone future est une combinaison de hêtres sur sols de la série Aba. Cela donne une note de 10 pour la zone forestière ou (25 x 10 + 25 x 1 )/ 50 = 5,5 sur 10 pour l'ensemble de la zone.

La différence entre le scénario actuel et le scénario futur est de 4,5.

Evaluation quantitative

Le Tableau, colonne quantité de bois, montre un accroissement moyen sans éclaircie en forêt publique de 2,3 m³/ha.an pour le hêtre avec la série de sol Aba. En tenant compte du type de gestion et d'un facteur de récolte de 0,7 ; 1,6 m³ de bois par ha et par an est effectivement récolté, soit 40 m³ au total.

Évaluation monétaire

Au total, cela donne une valeur supplémentaire de 2 214 €/an (Tableau, valeur de la colonne (€/ha.an) forêt publique : 126.5€/ha.an x 25 ha x facteur de récolte 0,70).

Points d’attention

L’approche proposée ci-dessus pour évaluer le service de production de bois est celle proposée dans le logiciel Sim4Tree, développé par la KULeuven. Cette approche se base sur des volumes estimés sur des tables de production de peuplements réguliers en prenant le volume sur pied de fin d'une rotation théorique et en le divisant par la période de rotation. Cette notion ne correspond à aucune des définitions classiques de l’accroissement et s’apparente plutôt à une estimation extrêmement simplifiée de changements de stocks (volume total à la récolte divisé par la période de temps séparant la plantation de la récolte). Après discussion avec les experts, il a été jugé préférable de laisser les données initiales NVE intouchées plutôt que d’introduire des changements à la marge sur des hypothèses qui étaient discutables pour la Wallonie. Il conviendra donc pour ce service d’être particulièrement attentif à considérer les valeurs fournies par l’outil comme des ordres de grandeur et de garder à l’esprit toutes les précautions d’usage définies dans cette section du manuel et plus particulièrement les points suivants :

  • Sur la donnée cartographique de base :
    • La couche de répartition des essences ne propose pas de valeurs en dehors du ‘masque forestier’. Il est à noter que les petits bosquets ainsi que les arbres hors forêts qui ne se trouvent pas dans ce masque ne sont pas caractérisés par une essence donnée. Ces éléments sont pris en compte dans la méthodologie de la carte de l’occupation du sol et identifiés comme ‘végétation haute’ mais il n’y a pas de distinction sur le type d’essence en présence.
  • Sur la méthodologie de calcul :
    • La méthode ne prend en compte que les bois sur pied. Cette approche est très réductrice (uniquement revenu au propriétaire) car elle ne considère pas la chaîne d’activité humaine liée à la production de bois de manière plus large (activités de débardage, d’éclaircies,…). Les produits d'éclaircies qui représentent une bonne partie du volume de bois mis sur le marché (voir la majorité pour certaines essences comme le chêne) sont ignorés,
    • Considérer l’accroissement comme égal à un volume total à exploitation en excluant les éclaircies est une approche différente de ce qui est habituellement documenté, certains produits d’éclaircie présentant une valeur marchande en tant que telle,
    • Le concept de "facteur de récolte" n'a aucun sens dans le contexte wallon: il ne tient pas compte de l'essence (résineux et peuplier vs autres feuillus), ni des méthodes d'exploitations alternatives (dimension cible, ...),
    • Si le facteur ‘public/privé’ est un effet significatif pour expliquer certaines tendances à l’échelle régionale, considérer à l’échelle locale à laquelle prétend travailler l’outil, que ces tendances vont toujours dans le même sens au niveau de l’essence et quelque soit le type de peuplement, est erroné,
    • Les peuplements sont généralement exploités quand ils atteignent une certaine dimension, pas à un certain âge: ils seront exploités plus tard dans des conditions de croissance moins favorable (et vice-versa).
    • D’une manière générale, il est extrêmement périlleux de proposer des valeurs monétaires par m³ et par essence car ces valeurs dépendent d’un nombre très important de facteurs, comme notamment :
      • La volatilité des prix,
      • Des critères qualitatifs du bois (stade de développement, circonférence, qualité…),
      • L’accessibilité de la parcelle,
      • Les conditions d’exploitation…
    • Ces facteurs sont bien plus importants que les caractéristiques du sol quand il s’agit de caractériser le prix d’un m³ de bois donné. Dans l’outil, il semble que seule la circonférence ait été prise en compte, alors même que l’hypothèse du fait que l’exploitation se fait quand les peuplements ont atteint un certain âge plutôt qu’une certaine dimension pose déjà question.
    • Par ailleurs, seule la valeur du bois sur pied est considérée. Cela suppose que les coûts spécifiques de gestion et d’entretien sont négligeables. L’approche proposée ici est donc différente de la notion de marge brute qui avait été développée pour le service de production agricole, qui tenait compte de la différence entre les recettes et les coûts.
Attention

Dans le but de tester la comparabilité de la méthode et les hypothèses avec ce qui est habituellement utilisé en Wallonie, un contact a été pris avec l’office économique wallon du bois (Mr Emmanuel Defays, Mr Vincent Colson et Mr Eugène Bays), avec la personne en charge de l’inventaire permanent forestier au SPW (Mr André Thibaut) et avec les équipes de l’unité de recherche Forest is Life de Gembloux Agro Biotech (Mr Nicolas Latte pour les aspects cartographiques, Mr Jérôme Perin et Mr Sébastien Bauwens pour les discussions sur les modèles wallons existants et les données relatives à l’inventaire et Mr Gauthier Ligot pour les données monétaires). Les éléments présentés ici résultent de ces nombreux échanges.

Autres plantes et animaux (ornements, matériaux,…)

Divers écosystèmes naturels produisent des produits qui peuvent être utilisés comme matériaux, tels que le roseau, l’osier de saule, la fourrure, etc. Les quantités produites sont généralement faibles en raison d’une faible demande.

Les matières végétales issues de la production agricole qui ne sont pas destinées à l'alimentation, comme le lin, sont incluses dans le service écosystémique "production agricole".

Certaines plantes et certains animaux sont importants d'un point de vue génétique, médical ou cosmétique. Les entreprises pharmaceutiques, par exemple, versent des sommes importantes pour être autorisées à effectuer de la bio-prospection dans certaines parties de la forêt tropicale.

Ces services ne sont pas calculés dans l’outil NVE.

Un site dédié à la biomasse à des fins énergétiques ou matière existe pour la Wallonie : https://labiomasseenwallonie.be/. Il renseigne sur la manière dont la filière fonctionne et permet de consulter des fiches spécifiques en fonction de trois critères :

  • Le type de biomasse,
  • Le procédé de transformation,
  • Le produit dérivé.